Cinéma // Pupille

Film pudique et touchant, "Pupille" aborde successivement trois thèmes liés à l'enfant : l'accouchement sous X, l'accueil puis l'adoption d'un bébé orphelin. On suit avec fascination les procédures strictes et efficaces qui se mettent en branle dès la naissance du bébé. Véritable hommage aux femmes et aux hommes des services sociaux, le film traite avec finesse du désir (ou non) d'enfant, de la famille et de la transmission.

Le jour de sa naissance, Théo est remis à l’adoption par sa mère, une jeune étudiante qui a, selon la loi, deux mois pour revenir ou pas, sur sa décision. Dès lors, les services de l’aide sociale à l’enfance et le service de l’adoption se mettent à l’œuvre. Dans ce laps de temps, l’enfant est pris en charge par les « Bienveillants », infirmières, psychologues, assistantes sociales et familiales. Simultanément commence la sélection qui permettra de trouver celle qui deviendra sa mère adoptive.

 

Un film choral qui décrit avec beaucoup de véracité et d’émotion, le processus de l’adoption. Théo, c’est un regard planté dans les yeux de Karine, la psychologue fantaisiste (Sandrine Kiberlain) qu’il écoute intensément. A ses côtés Jean, formidable assistant familial, incarné par Gilles Lelouch en contre-emploi, présence paternelle rassurante et d’une grande sensibilité. Puis Alice, interprétée par Elodie Bouchez, nous livre une prestation poignante en mère adoptante de 41 ans, qui, pour réaliser (ou grâce à) son désir de maternité, va se dépasser, grandir et s’épanouir. Enfin Clotilde (Mathilde Mollet), au service de la mère biologique, nous offre des scènes d’une grande intensité, aussi bien avec la jeune mère qu’avec son enfant. Elle recueille la parole de celle-ci, et tel un témoin, la transmet à l’enfant afin qu’il puisse prendre son envol, auprès de sa mère adoptive.

 

Les relations humaines sont traitées avec justesse et simplicité. Le film montre des destins croisés où chacun tente de remplir au mieux sa mission pour le bien de l’enfant mais aussi des deux mères adoptive et biologique. La mise en scène est sobre et délicate, sans mélodrame ni moralisme. Véritable ode à la vie, Pupille est un film vivifiant et plein d’admiration pour le travail de tou.te.s ces femmes et ces hommes agissant en véritables héroïnes et héros au service des autres.

 

Pascaline

 

Pupille, comédie dramatique française de Jeanne Herry, avec Sandrine
Kiberlain, Elodie Bouchez, Gilles Lelouch, Mathilde Mollet (décembre 2018)

 


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Revue Bancal - Auteur

Commentaires


  1. Bonjour,
    Merci Pascaline pour la critique de ce film que je viens seulement de découvrir.
    J’ai 2 petites coquilles à souligner : Sandrine Kiberlain incarne le rôle d’éducatrice spécialisée et non de psychologue.
    Il s’agit de Gilles Lellouche et non de Gilles Lelouch.
    À bientôt !
    Delphine

    PS : je viens de lire que la réalisatrice Jeanne Herry est la fille de Miou-Miou et Julien Clerc

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