Littérature // Viviane Campomar, l’artiste du mois

Viviane Campomar est ingénieure chimiste, docteure en chimie minérale et agrégée de sciences physiques. Elle a déjà publié plusieurs ouvrages aux formats et aux univers variés, romans, nouvelles, recueils de poésie et aussi livres pour enfants. Inclassable et déroutante, Viviane Campomar aborde dans ses textes les tabous de notre société et explore les territoires féminins sous toutes ses formes. Venez à la rencontre de notre artiste du mois !

 

Quelques mots pour décrire ton univers artistique ?

Mon univers est celui de l’émotion que j’aime associer à une bonne dose de férocité et de poésie. A travers mon écriture, je m’efforce d’être le plus incisive possible. Je m’empare le plus souvent de la réalité pour la distordre, explorer les tabous (mon dernier roman porte sur un infanticide maternel, ma novella sur Tchernobyl, Les étoiles de Tchernobyl) et décliner le féminin. J’aime particulièrement la forme courte, dense et sobre.

 

D’où viens-tu ?

J’ai une formation scientifique d’ingénieure chimiste et de docteure en chimie minérale. Cette « bipolarité » étonnante est peut-être à l’origine de ma curiosité. Je prête une grande attention à la poésie des sciences. Mon activité littéraire depuis une quinzaine d’années est indissociable de mon métier actuel (j’enseigne la physique-chimie en classes préparatoires scientifiques).

 

Quelles sont les œuvres ou les artistes qui t’ont le plus marquée ?

Les oeuvres qui m’ont marquée sont nombreuses : dans le domaine musical, toute la musique classique et contemporaine – j’écris souvent en écoutant Schubert ou Bartok.  Côté peinture, Bosch pour sa férocité, Chagall pour sa poésie, entre autres. Littéraire bien sûr : Saint-John Perse m’a toujours habitée par sa puissance poétique, et m’ont inspirée et influencée Marguerite Duras, Philippe Claudel, Maylis de Kérangal, Marie N’Diaye, à côté de tous les classiques de la nouvelle (Tchékhov, Maupassant, Mansfield…).

 

Des projets, des envies ?

Un roman court est actuellement en recherche d’éditeur, tandis que je travaille sur le roman suivant, sans négliger l’écriture de nouvelles et de poèmes. Mon ambition est de continuer à explorer les territoires féminins sous toutes ses facettes.

 

« Trente ans. Trente ans que de sa fenêtre elle attend les étoiles de Tchernobyl. Par temps clair les étoiles sont un miracle chaque nuit. Une agonie qu’un peintre dessine, malice encore vivante de papillons minuscules aux couleurs déclinées du blanc. De toutes nuances chagrines de ce qu’on appelle blanc. Jamais pourtant comme cette nuit-là, cette nuit-là où les scintillements pleuraient, retombant dans une mémoire de feu d’artifice. Imprimant leurs larmes de gel partout dans le ciel. Magnifique pluie de théâtre, pluie des comptines de son enfance. Les berceuses pulvérisées dans ce prodige dansant au ciel. » Les étoiles de Tchernobyl, Chèvre-feuille étoilée (2016)

 

 

Propos recueillis par Céline

 

 

Romans
Cette nuit-là, éditions Janus, 2016
Le complexe du spaghetti, éd. D’un Noir Si Bleu, 2011
Chromatographies, HB éd., 2005 (repris par les éditions Le Mot Fou)
Nouvelles
Entre fleurs et violences, éd. D’un Noir Si Bleu, 2009
Littérature jeunesse :
Le mystère d’Horus, éd. du Bout de la Rue, 2013 Pourvu que tu m’aimes, Seuil Jeunesse, 2010
Les moustaches d’Héraclès, L’Harmattan, 2010
Poésie
Noyau de lune, Le nouvel Athanor éd., 2016
Elle écrit aussi dans revues suivantes :
Étoiles d’encre, Les Cahiers du Sens, Mœbius, Brève, Harfang, Les 100 voix et Anthologie du Printemps de Bourges.


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Revue Bancal - Auteur

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