Velvet Underground, New York Etravaganza
05/07/2016
Si le rock et ses classiques constituent votre religion, voici une expo à ne pas rater. Jusqu’au 21 août, la Philharmonie de Paris rend hommage au groupe mythique de Lou Reed.
Si le rock et ses classiques constituent votre religion, voici une expo à ne pas rater. Jusqu’au 21 août, la Philharmonie de Paris rend hommage au groupe mythique de Lou Reed.
De deux choses l’une : soit vous aimez le Velvet, en tout cas le rock, ou vous êtes un peu curieux. Soit vous êtes un aficionado du Velvet, une sorte d’encyclopédie vivante. Dans le premier cas, vous sortirez de cette expo avec une connaissance quasi-exhaustive de l’histoire du groupe légendaire. Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le Velvet. Dans le second cas, vous n’apprendrez peut-être pas grand chose, mais vous vous plongerez, le temps de quelques heures, dans l’ambiance si particulière au groupe, et du milieu dans lequel il évoluait.
Velvet Underground, New York Etravaganza, vous présente l’évolution du groupe de façon chronologique. On commence par les années 1950 et la beat generation, le quartier du « Village » à Manhattan, où artistes, étudiants, marginaux rejettent les canons étriqués d’une société américaine se présentant pourtant comme championne de la liberté individuelle. Ici se croiseront ceux qui influenceront le Velvet Underground : Allen Grinsberg, Jack Kerouac et ceux qui le feront : Lou Reed, John Cale. Le premier, issu de la classe moyenne New-Yorkaise, s’est lancé dans la musique une fois à l’université. Ses premiers morceaux sont marqués de la rage des premiers rock’n’roll, et préfigurent presque celle du mouvement punk, vingt ans plus tard. Le second, issu de la classe ouvrière britannique, ayant suivi une éducation musicale classique dès l’adolescence, produit une musique bien plus psychédélique. Le mélange des deux donnera ce son si particulier au Velvet Underground.
Passons sur les autres détails de l’histoire tout sauf linéaire du groupe, l’exposition les présente très bien elle-même. Biographie de chaque membre du groupe ou personne gravitant autour, mise en contexte artistique, la Philharmonie ne vous présente pas un groupe mythique, mais tout un pan de l’histoire de la musique et même de l’art, selon une scénographie intelligente et variée : écoute, lecture, projection, pochettes d’album… Il est trop rare qu’une expo de ce genre mélange aussi bien les supports, et que l’on ne s’y épuise pas à enchaîner les pavés de lecture et les heures statiques d’écoute.
Le bouquet pas tout à fait final étant la zone correspondant à la résidence du Velvet Underground à la Factory d’Andy Warhol, dont la rencontre avec le groupe aura, rappelons-le, propulsé celui-ci, avant qu’il entame sa lente dissolution. C’est simple, on s’y croirait, on n’a plus envie de partir, et on ne s’étonnerait presque pas d’y croiser Lou Reed, décidément parti trop jeune à 71 ans.
A ne pas manquer donc, si vous voulez passer un perfect day.
Bruno Decottignies, blog
Velvet Underground, New York Extravaganza, Philharmonie de Paris, jusqu’au 21 août
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