Biennale de Lyon
29/11/2013
Après le « global » en 2011, la « temporalité » en 2012, c’est sous l’égide de la « transmission »
Biennale de Lyon 2013 de l’art contemporain, Entre-temps… Brusquement, Et ensuite
Après le « global » en 2011, la « temporalité » en 2012, c’est sous l’égide de la « transmission » qu’a été pensée la 12ème biennale d’art contemporain de Lyon. Une transmission qui, dans notre époque largement submergée par le récit (on le retrouve massivement sur Internet, les réseaux sociaux, etc.), emprunte ici une voie narrative, jusqu’alors majoritairement exploitée par le langage et l’écriture, qui devient à la Sucrière (un des 5 lieux culturels accueillant la biennale) une somme de récits visuels tout droit sortis de l’univers mental et créatif de 36 jeunes artistes (trentenaires pour la plupart).
Pour répondre à cette exigence narrative, les artistes venus d’un peu partout, ont puisé leurs matériaux dans le monde qui nous entoure. Peu de tableaux sont exposés, ils ont été remplacés par des écrans, des photos, des installations… Les artefacts utilisés donnent la tonalité aux récits et s’attachent à photographier le monde que l’homme a fabriqué. Un monde qui, si l’on en croit les thèmes explorés dans les œuvres exposées, et ce malgré l’énergie créatrice déployée pour s’en extraire, reste avant tout primitif et gouverné par la violence, la domination, la sexualité.
Face à ce constat, les installations prennent diverses formes : celle d’une dénonciation de la marchandisation des relations sociales avec le brésilien Jonanthas de Andrade et son documentaire à la fois anthropologique et poétique qui retrace l’histoire du très populaire nêgo bom (le bonbon noir du nord-est du Brésil); d’un questionnement de l’expérience fragmentée de la vision, de la mémoire et des stéréotypes qui nous entourent et nous façonnent avec le français Neil Beloufa et sa curieuse installation mêlant des matériaux bruts, des téléphones portables et des rétroprojecteurs (photo ci-dessus); ou encore celle d’une réflexion de l’impact du monde virtuel sur le monde physique avec les photomontages surprenants (photo ci-dessous) de l’anglais Ed Forniels, pour ne citer qu’eux.
Au fond, ce que nous disent et montrent ces jeunes artistes, c’est le monde que nous avons façonné tel qu’il va, un monde qui, s’il nous échappe encore parfois, a au moins le mérite de laisser une place à la réflexion, au questionnement et… à la création !
M.B.
12ème biennale de l’art contemporain à Lyon
Du 12 septembre 2013 au 5 janvier 2014
La biennale est accueillie cette année par 5 sites : la Sucrière, le MAC Lyon, la fondation Bullukian, la chaufferie de l’Antiquaille et l’église saint Just.
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