Premier long-métrage de la réalisatrice zambienne Rungano Nyoni, I’m not a Witch (« Je ne suis pas une sorcière ») est une fable cruelle sur la liberté et les violences faites aux femmes. Une petite fille de huit ans est accusée de sorcellerie et emprisonnée dans un camp de sorcières. Un long ruban blanc fixé à un fuseau l’empêche de fuir et entrave ses mouvements et ses déplacements. Pour mieux dénoncer la superstition et les croyances absurdes des hommes, mais aussi les opportunistes, profiteurs et voyeurs de tout poil, la réalisatrice a conçu son film comme un conte de fées, d’un côté irréel et drôle, de l’autre bouleversant et tragique. La solidarité entre sorcières, le visage innocent de l’héroïne, les paysages désertiques et inquiétants, la danse des rubans blancs dans le vent créent des scènes sublimes, des tableaux poétiques en hommage à celles et ceux que la société a choisi de maltraiter.

Cœurs purs de Roberto De Paolis commence par la rencontre fortuite de deux jeunes romains : Agnese, 18 ans, est étouffée par sa mère très pieuse et par les préceptes sévères de l’église ; Stefano, 25 ans, au passé agité, veut s’affranchir de son milieu – de sa famille aux difficultés financières et de ses amis vivant de vols et de trafics. Tandis qu’elle, cherche à se libérer des normes et des conventions de la société, lui, sait qu’il a besoin de cadres et de limites pour échapper à sa condition et se sauver lui-même. C’est ainsi que les deux avancent – courent – l’un vers l’autre, comme deux aimants, depuis leur première rencontre. Leur relation magnétique et sensuelle est sublimée par la caméra de Roberto De Paolis qui filme de très près les visages et les corps baignés de soleil.

Céline

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