Cinéma // Le test de Bechdel

Le test de Bechdel vous connaissez ? Ce test a été inventé pour mettre en évidence la sur-représentation (volontaire ou inconsciente) des personnages masculins au détriment des personnages féminins dans une œuvre de fiction. De bonnes questions à se poser après avoir vu un film ou lu un livre, pour apprécier la place réservée aux figures féminines dans les productions artistiques.

Le test de Bechdel, ou test de Bechdel-Wallace, a pour objectif de mettre en évidence la sur-représentation (volontaire ou inconsciente) des personnages masculins ou la sous-représentation de personnages féminins dans une œuvre de fiction – film, livre, théâtre, etc.

 

Les critères du test sont très simples :

Il doit y avoir au moins deux femmes nommées (nom/prénom) dans l’œuvre ;

qui parlent ensemble ;

et qui parlent de quelque chose qui est sans rapport avec un homme.

 

Selon le site Internet Bechdel Movie Data Base qui a fait passer le test à la production internationale de cinéma entre 2016 et 2018, sur 7 656 longs métrages recensés, plus de 40 % ne remplissent pas les trois conditions, et 10 % n’en respectent aucune, ce qui veut dire que l’intrigue ne comporte même pas deux personnages féminins. Pour ces 10%, on se rapproche du syndrome de la schtroumphette, où une seule femme, en général définie de manière stéréotypée,  évolue au milieu d’un monde ou d’un groupe d’hommes.

 

Le test de Bechdel met en lumière la prépondérance des protagonistes masculins au détriment des protagonistes féminins, qui se retrouvent souvent dans le rôle de faire-valoir des hommes. Toutefois, il ne permet pas de déterminer si un film est féministe ou pas, sexiste ou pas.

 

D’autres tests ont ainsi été inventés pour mesurer différemment la représentation et l’importance des femmes dans la fiction. Par exemple, le test Mako Mori :

Le film doit avoir au moins un personnage féminin ;

Ce personnage a son propre arc narratif ;

Cet arc ne consiste pas à être le faire-valoir d’un personnage masculin.

 

Le plus désespérant est le test de la lampe sexy. Celui-ci propose de remplacer un personnage féminin par une lampe, et de voir si l’histoire est modifiée. Désespérant car beaucoup de films échouent à ce test comme Gatsby le magnifique ou encore Skyfall.

 

Nous avons appliqué le test de Bechdel aux films que nous avons vus récemment au cinéma.

Queen & Slim de Melina Matsoukas, échoue au test de Bechdel. Néanmoins, difficile d’affirmer que ce film soit sexiste ; le héros et l’héroïne sont valorisés de manière identique par l’intrigue et la mise en scène. Il réussit d’ailleurs le test Mako Mori.

Invisible man de Leigh Whannell, réussit le test de Bechdel ainsi que le test Mako Mori.

La fille au bracelet de Stéphane Demoustier passe les deux tests également.

La Lhorona de Jayro Bustamante, sans surprise répond aussi aux critères des deux tests.

En revanche, Les misérables de Ladj Ly obtient 0 à chacun des critères et ce, pour les deux tests.

 

Bonne nouvelle, la proportion de films répondant avec succès aux différents tests chargés de mesurer la place des femmes dans les œuvres de fiction augmente d’année en année. Jusqu’en 1912, la production cinématographique révèle un taux d’échec de Bechdel au test allant de 100 % à 80 % !

 

Céline

 

Pour aller plus loin :

Podcast Les couilles sur la table #56, Male gaze, ce que voient les hommes, avec Iris Brey, spécialiste de la représentation du genre et des sexualités à l’écran

 


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Revue Bancal - Auteur

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